Incontournable s’il en est, l’ERP est le socle du système d’information d’une entreprise en même temps qu’une étape majeure de son développement. Structurants, les projets ERP représentent un challenge immense dont la récompense est à même d’améliorer considérablement la performance d’une société. A condition de respecter certaines étapes cruciales à leur déploiement !
« La plupart des projets SAP qui échouent sont liés à des facteurs humains et non technologiques » lance Irène Corvest, Directrice de programme SAP, experte en déploiement d’ERP et consultante chez Colibee. En réalité, ce sont plus de 60% de ces mêmes projets qui échouent pour des raisons « humaines ». Une statistique éloquente qui en dit long sur la complexité d’un tel projet au sein d’une entreprise. Et on le comprend. Un ERP est un outil capable de piloter l’ensemble d’une société, de la production à l’administration des ventes et des achats en passant par la logistique et la comptabilité. Sa capacité à couvrir autant de fonctions permet d’établir un langage commun entre toutes les directions et d’accélérer ainsi la prise de décision pour le top management.
En premier lieu, il est recommandé de passer par une phase de cadrage. Elle doit questionner la pertinence et valider les objectifs du projet pour l’entreprise en ciblant notamment les process critiques concernés et les attentes d’un tel outil. Une réflexion qui permettra aussi de valider le choix de l’ERP selon plusieurs critères et principalement la couverture fonctionnelle standard de l’outil.
Dans les facteurs humains on retrouve en premier lieu l’équipe projet : avoir le bon équipage en pilotage est déjà un très bon début : Chef de projet, experts solution, Key users dédiés et experts dans leur connaissance des processus de l’entreprise. Bien trop de projets ont échoué à cause d’une mauvaise équipe projet ou d’un manque d’implication du business. « L’ERP est un outil transverse donc la gestion de projet doit l’être également » poursuit-elle.
Une fois les objectifs validés et le projet lancé, la phase de Design est critique pour définir les processus métiers cibles et donc le paramétrage de la solution qui sera effectuée par les experts. Ensuite, il est important de « ne pas négliger la phase de testing de la solution ainsi que la partie liée à la data migration, qui va valider l’adéquation entre les besoins métiers énoncés en Design et le paramétrage de la solution » alerte notre consultante.
Soyons clairs, il faut une gestion de projet rigoureuse pour mener à bien son projet ERP. Ce dernier n’est pas un projet informatique et « Il n’y a pas d’IT sans process métier » rappelle Irène Corvest. Côté métier, il faut sortir de la logique de silo et réunir tous les métiers concernés lors des phases critiques, cette démarche d’envergure est une priorité pour y arriver.
Les ramifications d’un ERP font qu’il est conseillé d’être très bien accompagné pour l’intégrer de la meilleure des manières. En tant que consultante indépendante dédiée à ce type de mission, « il faut avoir le recul et l’objectivité nécessaires pour rassembler tout le monde autour de la table, au bon moment » affirme Irène Corvest. En effet, et au-delà de la marche à suivre pour implémenter les aspects techniques, un bon accompagnement permettra de mettre en place un plan de communication efficace dès le début pour l’ensemble des acteurs de l’entreprise. Entre le déploiement d’une conduite du changement associée à une cartographie des résistances au changement rencontrées en interne, la communication est primordiale.
En cas de blocage, la qualité d’un consultant indépendant se jaugera également à sa capacité à cibler les bons sponsorships/soutiens. Surtout, il lui sera important de mettre en avant un niveau suffisant de « top management dans le comité de direction pour permettre de prendre les bonnes décisions quand elles sont nécessaires » conclut notre experte.
L’essor du digital dans tous les secteurs d’activité depuis plusieurs années a amplifié l’influence des DSI auprès des directions générales. Leur rôle est aujourd’hui devenu incontournable. Notamment dans toute entreprise souhaitant construire une stratégie de croissance et rester compétitive. C’est la raison pour laquelle, de multiples chantiers se lancent simultanément. Prenons comme exemple l’automatisation de processus métier ou la transition des infrastructures vers le cloud. Enfin, la prise en compte des questions de cybersécurité, la gestion des compétences internes et de son écosystème de partenaires.
Cette agilité croissante des DSI est nécessaire pour poursuivre et réussir la transformation de leur proposition de valeur en réponse aux besoins des différentes directions.
Bonne lecture !